Un camp de vacances, situé sur le site de Cristal Lake, est fermé depuis les années 1950, à cause de meurtres qui y ont été commis à cette époque et n'ont jamais été résolus. Mais, en 1980, son propriétaire décide de le rouvrir. Il fait venir une équipe de jeunes moniteurs pour le remettre en état...
Sean S. Cunningham (M.A.L (Mutant Aquatique en Liberté) (1989)...) a d'abord été connu des amateurs d'épouvante pour avoir produit le très dérangeant premier film de Wes Craven: La dernière maison sur la gauche (1972). Mais ses projets suivants n'ont pas rencontré une telle fortune. En 1979, au bord de la misère, il investit ses derniers dollars dans Vendredi 13, une oeuvre qui marche allègrement sur les traces d'Halloween (1978) de John Carpenter, très gros succès au box-office. Malgré la différence de qualité évidente entre Halloween et Vendredi 13, le public marche encore et le film de Cunningham fait un vrai malheur. Il sera le premier d'une série très populaire qui avance aujourd'hui vers son onzième opus! Les comédiens, pratiquement tous débutants, ne connaîtront en général pas une grande carrière, à la notable exception de Kevin Bacon (Hypnose (1999), Hollow man (2000) de Paul Verhoeven...).
Malgré toutes ses bonnes références, Cunningham rate lamentablement son film. D'abord, l'interprétation est désastreuse, à l'exception de Betsy Palmer qui n'apparaît qu'assez tard dans le récit. Les personnages sont antipathiques, idiots et sans épaisseur. Les crimes sont filmés essentiellement au moyen d'une caméra subjective nous faisant suivre le point de vue du tueur : ce moyen avait déjà été employé avec beaucoup de virtuosité par Dario Argento (Les frissons de l'angoisse...) ou Carpenter (Halloween...). Ici, le résultat tombe complètement à plat. Le spectateur s'ennuie encore à cause du manque de rigueur de l'histoire policière : privé d'indices consistants, il ne peut même pas s'occuper à chercher le coupable des crimes. Les meurtres se succèdent donc avec une mollesse assez consternante, souvent dans une nuit épaisse et charbonneuse qui les rend difficilement visibles.
Certes, on a un peu de gore, grâce à des effets spéciaux réalisés par Tom Savini (Zombie (1978) de George Romero...). Techniquement assez réussis, ces séquences restent toutefois assez rares et font pâle figure si on les compare à des œuvres de la même époque, comme Suspiria ou Zombie. Enfin Vendredi 13 se conclut sur une scène onirique assez réussie, mais qui rappelle beaucoup trop La dernière maison sur la gauche et Carrie (1976) de Brian De Palma pour sembler original.
Qu'on se le dise, Vendredi 13 n'est certainement pas une grande réussite ! Si son succès important aura une influence déterminante sur la production de cinéma d'horreur des années 1980, il n'en reste pas moins profondément ennuyeux et dénué de charme.